Entre 1.000 et 1.700 sans-abris dans ces campements à Paris ,le plus haut depuis six ans.

Entre 1.000 et 1.700 sans-abris dans ces campements à Paris ,le plus haut depuis six ans.

À Paris, le paysage urbain se transforme, et le changement n'est pas réjouissant. Sous les ponts, le long des canaux et dans les recoins des places publiques, les campements de fortune se multiplient à vue d'œil. Des centaines de tentes colorées, usées par les intempéries, abritent désormais des milliers de personnes contraintes de vivre à la rue. Les chiffres, glaçants, atteignent un niveau inédit depuis six ans. Et derrière ces statistiques, un constat s'impose : une part significative de ces sans-abri sont des personnes issues de l'immigration, 

La situation préoccupe profondément les associations sur le terrain. Leur cri d'alarme est unanime : la population des personnes sans domicile fixe a explosé ces derniers mois. Les maraudes de l'association France terre d’asile en ont fait le sombre décompte fin novembre : 663 tentes étaient recensées dans les principaux points de rassemblement de la capitale, ce qui représenterait entre 985 et 1.723 individus, ballottés par le froid et l'incertitude.

«Les dernières estimations dont nous disposons font état de 1.000 à 1.700 personnes vivant dans ces campements parisiens, pour environ 600 tentes. Et il est très clair que ce phénomène est intimement lié aux flux migratoires», analyse Nicolas Pouvreau Monti, directeur de l’Observatoire de l’Immigration et de la Démocratie, pour CNEWS. Il précise : «On y trouve un mélange de situations précaires : des étrangers en situation irrégulière, dont des déboutés du droit d’asile, des demandeurs d’asile en attente, qui n'ont pas encore accès à un hébergement, et même des personnes en règle, titulaires d'un titre de séjour, mais toujours à la rue.»

Cette crise humaine s'aggrave sur fond de pénurie criante de solutions. Le dispositif national d'accueil a subi une saignée de 6.500 places pour 2025, et 1.500 suppressions supplémentaires sont déjà programmées pour 2026. À Paris, malgré les efforts de la mairie qui met à l'abri environ 1.700 personnes dans des sites municipaux ou des gymnases, le système d'hébergement d'urgence est au bord de la rupture, totalement saturé.

Le quotidien des riverains en porte la trace. Dans le 19e arrondissement, sous le pont de la station de métro Jaurès, le spectacle des tentes qui s'étendent est devenu familier, et inquiétant. «Effectivement, on en voit de plus en plus, surtout autour de Stalingrad et Jaurès. On sent, à les écouter parfois, que ce sont souvent des personnes arrivées très récemment en France», confie un habitant, la voix empreinte de préoccupation. Un autre renchérit, désignant l'avenue : «C'est une réalité nouvelle. Il y a énormément de migrants par rapport à avant. Vous pouvez les voir tout du long, jusqu'au 10e arrondissement.»

Entre la réduction des capacités d'accueil et l'augmentation des besoins, Paris fait face à une équation humanitaire de plus en plus difficile à résoudre, laissant des milliers de vies dans un provisoire qui dure.

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