C'est officiel : les places de stationnement vont commencer à disparaître dans nos villes. D'ici fin 2026, des milliers d'emplacements seront retirés un peu partout en France. Cette décision n'est pas le fruit du hasard, elle découle d'une loi votée en 2019 sur la mobilité.
Mais pourquoi supprimer des places de parking ?
Tout part d'une obligation légale
L'article 52 de la loi mobilités de décembre 2019 est très clair : on ne peut plus garer de voiture à moins de cinq mètres avant un passage piéton. Cette règle, reprise dans le Code de la voirie, a un objectif simple : sauver des vies.
En 2018, près de 500 piétons ont été tués sur nos routes, et presque un tiers de ces accidents sont survenus sur des passages protégés. La raison ? Un problème de visibilité criant.
Quand une voiture est garée juste avant un passage, elle crée un angle mort dangereux. Les piétons doivent s'avancer pour voir la route, et les conducteurs ne les aperçoivent qu'au dernier moment, surtout les enfants ou les personnes avec une poussette. Libérer ces cinq mètres – à peu près la longueur d'une voiture – permet de gagner en visibilité et de réagir à temps.
Combien de places vont vraiment disparaître ?
Les chiffres varient selon les villes
À Amiens, ce sont plus de 3 300 emplacements qui seront supprimés, soit 7% du total. Paris en retirera 7 000, Lyon plus de 3 300, et Bordeaux environ 1 000. Dans la métropole lilloise, près de 4 500 places sont concernées.
Toutes les communes, grandes ou petites, sont touchées. Elles ont jusqu'au 31 décembre 2026 pour se mettre en conformité, mais les choses bougent dès maintenant : à chaque fois qu'une rue est retravaillée, les places non conformes disparaissent.
Et côté budget ?
Supprimer une place, ce n'est pas juste effacer un marquage au sol. Il faut repenser l'espace. Planter un arbre ou installer un banc. Pour les villes qui doivent en supprimer des milliers, l'addition se chiffre en millions.
La bonne nouvelle, c'est que ces espaces libérés peuvent être utiles : on y installe des arceaux à vélos, des bancs, de la verdure, ou on les laisse simplement vides pour garder une visibilité optimale.
Gare aux contraventions !
Se garer à moins de cinq mètres d'un passage piéton est considéré comme un stationnement très gênant. L'amende est de 135 euros, et peut monter jusqu'à 575 euros en cas de retard. Le véhicule peut même être mis en fourrière.
Attention, cette règle s'applique même si l'ancien marquage au sol est encore visible. Mieux vaut respecter la distance, même si la ville n'a pas encore effacé les lignes.
Qui a le droit de se garer là ?
Seuls les vélos, trottinettes et autres engins non motorisés peuvent occuper cette zone. Les motos et scooters, comme les voitures, n'ont pas le droit de s'y arrêter. Petit détail : l'interdiction ne concerne que l'espace avant le passage piéton (dans le sens de la circulation), pas après.
Qu'est-ce que ça change pour nous ?
Moins de places en surface, c'est certain. Mais il reste les parkings souterrains, et de plus en plus d'applis nous aident à trouver une place libre en temps réel. La transition se fera progressivement jusqu'en 2026, donc la situation variera selon l'avancement des travaux dans votre commune.
Au-delà de la contrainte, il y a de vrais bénéfices
Cette mesure améliore la sécurité de tous. Les conducteurs voient les piétons plus tôt, et ces derniers peuvent traverser sans avoir à s'engager à l'aveugle. Les abords des passages deviennent plus sûrs.
Et ces espaces libérés redonnent de la place aux piétons, transforment le paysage urbain avec un peu plus de verdure ou de bancs, et facilitent la circulation des personnes à mobilité réduite. Une façon de repenser la ville, pas à pas.
