Chaque année, le même phénomène se répète : dans les jours qui suivent Noël, les plateformes de petites annonces voient leur activité exploser. Déjà, des centaines de milliers de cadeaux qui n’ont pas trouvé preneur y sont référencés, et le cap du million devrait être franchi dans les prochaines heures.
À l’instant de déballer le présent, la déception est parfois palpable. Un sourire poli suffit à sauver les apparences le soir du réveillon, mais dans l’esprit de certains, l’idée est déjà là : dès le lendemain, l’objet atterrira sur un site de revente, prêt à changer de mains.
Selon une étude Kantar, pas moins de 55,5 millions de cadeaux sont ainsi jugés non désirés chaque année en France. Un véritable gisement pour la revente, d’autant que la pratique ne cesse de se banaliser. Près d’un Français sur deux déclare avoir déjà revendu un cadeau de Noël, et ils devraient être 1,6 million supplémentaires à franchir le pas cette année. Signe des temps : plus d’une personne sur cinq envisageait même de revendre ses présents… avant même de les recevoir, une proportion qui a doublé depuis 2011.
Les mentalités évoluent : recevoir un cadeau ne crée plus nécessairement une obligation de le conserver. Ce jeudi, eBay a déjà enregistré près de 500 000 nouvelles annonces et prévoit une hausse de 400 % des mises en ligne quotidiennes d’ici à la fin de l’année. En tête des catégories les plus revendues : la mode (vêtements, chaussures, bijoux), qui représente plus d’un cadeau sur trois. Viennent ensuite les livres, les jouets, les articles de décoration et les jeux vidéo.
Rakuten, son principal concurrent, suit la même tendance. Vers 11h30 ce matin, la plateforme comptabilisait déjà 390 000 annonces déposées, soit une progression de 2 % par rapport à l’an dernier à la même heure. Elle s’attend à dépasser le million d’annonces avant la fin de la journée. Même constat côté produits : livres, high-tech – notamment les smartphones – et jouets arrivent en tête des reventes.
Ces sites devraient connaître une seconde vague dès cet après-midi, après l’ouverture des cadeaux de ce jeudi matin. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, le risque de froisser l’émetteur du cadeau semble désormais limité : selon une enquête Ipsos, 71 % des Français réagiraient de manière neutre, voire positive, s’ils apprenaient que leur présent avait été revendu.